Ulcère du pied diabétique
L'ulcère du pied diabétique, ou plaies du pied diabétique, font partie des complications les plus graves du diabète.
L'ulcère du pied diabétique et une affection courante et grave du diabète de type 1 et de type 21. Le diabète est associé à plusieurs complications - ischémie, neuropathie et déformations, entraînant un risque particulièrement élevé de développer un ulcère du pied et à une faible probabilité de cicatrisation de celui-ci.
En raison de l'irrigation sanguine limitée des membres inférieurs, les ulcères du pied diabétique sont sujets à des nécroses et à des infections, et susceptibles d'atteindre les tissus profonds, notamment les os2. On estime que le taux ajusté en fonction de l'âge d'amputation de membres inférieurs est 15 fois supérieur chez les individus diabétiques que dans le reste de la population123.
Les approches de traitement de l'ulcère du pied diabétique incluent la détersion, la protection contre les traumatismes, le traitement de l'infection, le contrôle des exsudats et la stimulation de la cicatrisation4.
Les patients souffrant de diabète de type 1 ou de type 2 sont exposés durant toute leur vie à un risque de développer un ulcère du pied pouvant atteindre 25%23. Les ulcères du pied diabétique infectés ou ischémiques représentent environ 25% de l'ensemble des hospitalisations de patients diabétique34. Les ulcères du pied diabétique représentent près des deux tiers de l'ensemble des amputations non traumatiques de membres inférieurs pratiquées en Europe et aux États-Unis145.
Ces chiffres démontrent l'importance d'une prise en charge adaptée, rapide et efficace de l'ulcère du pied diabétique6.
Suite à la détersion, l'ulcère du pied diabétique doit être maintenu propre et humide, mais débarrassé du surplus d'exsudat, à l'aide de pansements sélectionnés en fonction des caractéristiques de l'ulcère, telles que la quantité d'exsudat produite ou l'étendue du tissu nécrotique19. Certains pansements sont également imprégnés d'agents antimicrobiens pour prévenir l'infection et favoriser le processus de cicatrisation de l'ulcère20.
En utilisant un pansement capable de créer un environnement de cicatrisation humide, un processus naturel de ramollissement et d'élimination des tissus dévitalisés va s'opérer, appelé détersion autolytique. Il faut veiller à ne pas utiliser de pansement apportant de l'humidité car il peut prédisposer à la macération. De plus, l'application de pansement retenant l'humidité en cas d'ischémie et/ou de gangrène sèche est déconseillée2122.
L'intégration de stratégies visant à prévenir les traumatismes et à minimiser la douleur causée par les plaies lors des changements de pansements est essentielle23. Il peut s'agir d'utiliser des pansements en silicone souple et d'éliminer les manipulations superflues de la plaie24. Nous savons désormais que beaucoup de patients, y compris ceux souffrant de neuropathie ou d'ischémie neurologique, peuvent ressentir la douleur causée par la plaie ou par une intervention24.
Des thérapies complémentaires peuvent favoriser la cicatrisation de l'ulcère, telles que le traitement des plaies par pression négative, l'utilisation de pansements polymères semi-perméables sur mesure, de greffons cutanés humains de culture, et l'application de facteurs de croissance25.
Tous les ulcères diabétiques soumis à une pression ou une contrainte prolongée ou fréquente, notamment les escarres du talon ou les ulcères du pied médiaux et latéraux, ou à une pression modérée répétée (ulcères de la plante du pied), bénéficient d'une réduction de la pression, rendue possible par le déchargement mécanique. Parmi les dispositifs de décharge figurent les plâtres à contact total, les bottes de décharge, les accessoires pour chaussures et les dispositifs favorisant la mobilité25.